Coach sportif 2.0 vs Entraîneur personnel : lequel choisir ?

coach sportif 2.0 vs entraineur personnel

Dans le coin droit : votre smartphone et ses innombrables applications de remise en forme. Dans le coin gauche : les entraîneurs sportifs et leur coûteux savoir-faire. Qui remportera cette lutte pour le titre de « meilleure solution pour l’entraînement » ? Ce billet est proposé par David Gill, fondateur du logiciel TotalCoaching.

Je ne veux pas jouer au rabat-joie, mais la journaliste du New York Times Molly Wood a déjà tranché cette épineuse question. Dans une vidéo publiée à pareille date l’année passée, la spécialiste en nouvelles technologies compare les services d’une coach sportive personnelle à FitStar, une application qui propose gratuitement (ou pour 40 $ par année en version premium) des séances d’entraînement personnalisées et adaptées aux objectifs de l’utilisateur.

Sa conclusion ? Elle se range du côté 2.0 de l’entraînement : « Je trouve que l’application correspond mieux à mon style de vie et, surtout, que c’est une solution viable à long terme ».

Or, cela ne signifie pas pour autant que l’entraînement sous supervision a été une mauvaise expérience. Bien au contraire : la journaliste ne tarit pas d’éloges envers Alison Roessler, coach personnelle et propriétaire d’un centre d’entraînement à Oakland, en Californie. « J’ai ressenti un réel sentiment de réussite », relate-t-elle par exemple alors qu’elle vante l’efficacité des séances effectuées en sa compagnie.

Non, ce que Molly Wood reproche au coaching personnel, c’est son prix exorbitant. Pour une heure en compagnie d’Alison Roessler, elle débourse 100 $, ce qui représente un budget de plusieurs centaines de dollars pour le mois complet que dure son expérience. Autre ombre au tableau : le manque de flexibilité d’une telle formule « En plus de devoir réserver une plage horaire dans mon agenda, je dois me déplacer pour aller à sa rencontre », regrette-t-elle.

Un coach personnel de poche

MyAsics, Today’s Plan, Freeleticsruncoach, Couch to 5K, Fizzup : le nombre d’applications sportives de remise en forme et d’entraînement pullule. Une simple recherche sur iTunes ou sur Google Play permet d’en identifier des dizaines de milliers – quoique la majorité d’entre elles ne prétendent pas au titre de « coach personnel de poche ». Celles qui se présentent ainsi ont, comme FitStar, la particularité de générer des plans d’entraînement personnalisés dont le niveau s’adapte en fonction de la progression. Le tout gratuitement ou pour quelques dollars par mois.

Comment ça marche ? Réponse : d’une manière qui n’est pas sans rappeler le modus operandi d’un entraîneur personnel ! Concrètement, ces applications vous demandent d’abord de détailler vos objectifs, vos records personnels, votre état de forme actuel, vos contraintes personnelles ainsi que vos préférences de plages horaires d’entraînement. A partir de cette masse de données, elles génèrent ensuite un plan d’entraînement clé en main qui s’ajuste selon la charge d’entraînement complétée, ou non — il suffit de lui fournir cette information à la main ou par l’entremise d’un capteur GPS, de puissance ou autres.

Mais ce n’est pas tout : plusieurs de ces applications intègrent quelques éléments de jeu dans leurs mécanismes opérationnels, une technique dite de « ludification » (inspiré de l’anglais gamification). Concrètement, cela consiste à emprunter des mécanismes qui rendent un jeu amusant, comme la compétition, l’attribution de prix et de récompenses ainsi que la mise sur pied de classements, afin d’augmenter le caractère addictif des applications – en bon québécois, nous dirions « injecter une bonne dose de r’venez y » ! A bien des égards, ludification rime avec motivation, ce qui est d’ailleurs le but de ladite technique. Comme le rapporte toutefois une étude publiée en 2013, rares sont les applications qui tirent le plein potentiel de la ludification.

La cerise sur le sundae : les applications sont accessibles à tous et à toutes, peu importe leur classe sociale, leur situation géographique et ainsi de suite. En fait, le seul prérequis est de posséder un smartphone, ce qui est le cas de près de trois Français sur quatre (70 %) et de plus d’un Québécois sur deux (52,3 %).

Coacher : un art et une science

Avouez que, rendue ici, la tentation est forte de clouer le cercueil des coaches personnels. Après tout, qu’est-ce qu’un professionnel de l’entraînement dont l’expertise est rendue obsolète par la technologie – et il n’est pas le seul — peut-il bien encore nous apporter en 2016 ? Pleins de choses auxquelles nous référerons comme à un savant mélange d’art et de science.

Car, aussi sophistiqués soient les algorithmes derrière les applications, elles ont des limites flagrantes. Elles ne peuvent mettre sur pied des enchaînements d’entraînements qui, faits les uns à la suite des autres, créeront des adaptations optimales. Elles ne peuvent non plus déroger de ces « règles » universelles d’entraînement sur lesquelles, pourtant, elles se fondent. Elles sont incapables de s’adapter aux épisodes de stress transitoires vécus par tous (et qui modifient grandement la réponse à l’exercice), tout comme elles ne peuvent prendre en compte ce petit mal de genou qui, si négligé, peut vite dégénérer.

Nous avons tendance à l’oublier, mais le coaching personnel est le gold standard en matière d’entraînement. Que l’on pense à l’autocoaching ou à ces plans d’entraînement génériques proposés ici et là, aucune intervention n’y arrive vraiment à la cheville en matière d’efficacité. Une étude publiée en 2014 dans le Journal of Strength & Conditioning Research montre par exemple que de s’entrainer sous la supervision d’un coach personnel améliore davantage la masse maigre et la force musculaire que de s’entrainer par soi-même. Une autre étude parue elle aussi dans le Journal of Strength & Conditioning Research en 2010 va encore plus loin en prouvant qu’un groupe hautement supervisé (tel que défini par le ratio coach/athlètes) s’améliore davantage qu’un autre moins supervisé.

Reste alors la question de la motivation : s’il est facile d’annuler un rendez-vous avec son smartphone ou sa tablette, c’est tout le contraire avec un coach personnel. Fatigué ou débordé, impossible de se décommander ou de remettre à plus tard un entraînement supervisé. Qui plus est, à plusieurs centaines de dollars pour contracter ses services, qui aurait envie d’abandonner ? Je le dis candidement : un coach personnel est un remède contre le décrochage sportif.

Couper la poire en deux

Ce qui nous amène finalement à LA grande question : Quelle solution choisir ? Applications ou coaches personnels ? Pour des raisons évidentes, nous croyons chez TotalCoaching que de jumeler les deux options est probablement le meilleur des scénarios. Certes parce que notre solution mise justement là-dessus, mais avant tout parce que l’hybridation comble les besoins de la majorité des gens en matière d’entraînement.

Divertissantes, les applications de remise en forme simplifient la vie des néophytes et aident les plus aguerris à garder le focus sur leurs objectifs. Peu coûteuses, leur efficacité est néanmoins variable et n’est pas nécessairement relative à leur coût respectif – on peut aussi raisonnablement penser qu’elle s’amenuise au fur et à mesure qu’un individu gagne en forme physique. Surtout, aussi bien conçues soient-elles, elles ne sont que des béquilles temporaires pour celui ou celle qui s’y fient trop. « Sans motivation intrinsèque, dit le Dr Chris Carr à Outside, vous allez vous décourager et abandonner à la première difficulté venue au lieu de persévérer. »

De l’autre côté de la médaille, l’efficacité des services d’entraînement supervisé offerts par un coach personnel n’est plus à prouver. Un peu moins friendly-user (déplacements, rendez-vous fixes, etc.), ils valent leur pesant d’or… à condition bien sûr de vouloir le payer ! Les rétroactions collectées à l’usage de ces derniers, tout comme les trucs et conseils glanés au contact d’un coach personnel, les rendent quasi indispensables pour quiconque entretien des prétentions sportives. Indispensables pour monsieur et madame tout le monde ? Non. Indispensables pour un athlète ? Certainement.

Et vous qu’en pensez-vous ?

David Gill, fondateur de TotalCoaching

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Pour avoir côtoyé des coachs (et pour en faire ma future activité) je dois avouer que ma balance en terme d’efficacité du service proposé va se pencher vers les Personal Trainers, bien que l’on ne peut nier le caractère ludique et abordable des applications de coaching 2.0.

L’idée de couper la poire en deux est vraiment pas mal, un suivi des clients pour le coach personnel et un accompagnement en dehors des séances pour le client. Je trouve que ça surf sur la tendance.

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