La cervicalgie – Définition, causes et traitement
Vous avez mal au cou, plus précisément au niveau des vertèbres cervicales ? Vous souffrez surement d’une cervicalgie. G. Cara, ostéopathe D.O., nous présente les causes de cette douleur et les solutions pour la traiter.
Description et localisation de la cervicalgie
La cervicalgie correspond à une douleur située au niveau de la nuque, plus précisément du rachis cervical, qui est composé des 7 vertèbres cervicales. Il forme le squelette du cou et supporte la tête. La forme de la courbure est identique à la courbure lombaire, ce qui correspond à une lordose. De nombreux muscles et ligaments composent cette partie du cou assurant un rôle de maintien et de mobilité de la tête.
L’une des caractéristiques du rachis cervical est sa grande mobilité. Les vertèbres cervicales sont soumises à d’incessantes sollicitations avec l’objectif final de maintenir votre tête et l’orientation de votre regard, en relation avec les mouvements du reste du dos et du corps. Le rachis cervical doit ainsi être capable de s’adapter à de nombreuses situations de mouvements et de postures.
Chiffres et causes des douleurs cervicales
Environ les 2/3 de la population sont concernés par un épisode de douleur cervicale entrainant une raideur locale (1). Les cervicalgies sont des douleurs globalement comprises entre la base du crâne et la ligne des épaules. Comme pour les lombalgies, les cervicalgies sont dites « communes » quand il n’existe aucune pathologie sous-jacente. Les douleurs sont plus ou moins diffuses, peuvent se diriger vers les épaules, et être aigües (torticolis) ou chroniques. Les symptômes sont variables d’un individu à l’autre, et leur diminution semble liée à l’intensité de la douleur ainsi qu’à la présence d’épisodes douloureux antérieurs (2) (plus vous aurez eu mal ou mal longtemps et plus longtemps subsisteront des douleurs). D’autres symptômes peuvent accompagnés la cervicalgie tels que des maux de tête, des vertiges ou encore de la fatigue.
En ce qui concerne les causes des cervicalgies communes, il n’existe pas de consensus et plusieurs facteurs sont avancés :
- Les troubles posturaux avec une position de la tête penchée en avant de manière prolongée. La position au travail, le sport, ou encore une faiblesse des muscles du cou peuvent être la cause de cervicalgies. Les nouvelles technologies ont aussi leur impact. Regarder continuellement un écran ou bien son smartphone vous obligera à laisser tomber votre tête en avant (3). Une tête pèse environ 5 kilos, alors imaginez l’impact que cela peut avoir sur votre dos si la position est prolongée et répétée. Cette posture rejoint ce que nous avancions dans l’article sur les dorsalgies puisque qu’elle va entrainer un enroulement du thorax vers l’avant et donc une tension sur vos muscles du dos.
- Le « torticolis » est une contracture du muscle Sterno Cleido Mastoidien. On peut comparer le torticolis à un lumbago. Un mouvement trop brusque, ou une position extrême maintenue trop longtemps entrainera le spasme du muscle Sterno Cleido Mastoïdien et/ou d’autres muscles cervicaux avec la douleur et le blocage qui l’accompagnent.
Le muscle Sterno Cleido Occipito Mastoïdien (SCOM)
- Pour les personnes plus âgées, l’arthrose limitera l’amplitude articulaire, et lors d’une période inflammatoire des douleurs cervicales plus ou moins importantes seront présentes.
- Enfin, tous les traumatismes pourront aussi être la cause de cervicalgies, à la fois à l’instant du traumatisme et aussi de manière chronique.
Stratégie de prise en charge des cervicalgies
Ne seront abordées ici que les prises en charge en lien avec la biomécanique du rachis et de la posture. Sachez néanmoins que les cervicalgies peuvent aussi trouver leur origine dans des troubles digestifs, respiratoires, ou encore être dues au stress.
1 – Les parties supérieures et inférieures du rachis cervical
Ces deux parties demandent une attention particulière dans le traitement des douleurs cervicales car elles peuvent être à l’origine de symptômes autres que simplement des cervicalgies (maux de tête, picotement dans les mains…). Ces parties des cervicales jouent un rôle dans l’orientation du regard et la transmission du mouvement entre les cervicales et les dorsales. Ces contraintes mécaniques font que le patient ne pourra venir seul à bout de ces douleurs en corrigeant simplement ses gestes de la vie quotidienne. L’action extérieure d’un thérapeute est nécessaire.
2 – Les troubles musculo-squelettiques
De nombreuses prises en charge des cervicalgies se situent dans cette catégorie, avec des douleurs plus ou moins aiguës. Les muscles sur-sollicités ou trop faibles seront à l’origine des douleurs cervicales. Pour ces contractures musculaires, l’efficacité dans la durée passera là encore par la participation du patient à sa prise en charge (exercice régulier, adaptation de la position au travail, assouplissement, etc…).
Au même titre que pour les autres régions du dos, nous nous attardons à redonner toute la mobilité à cette région rachidienne ainsi qu’à toutes les autres parties du corps qui en ont besoin. Pour rappel, l’ostéopathie traite la personne dans sa globalité.
Quelques exercices simples sont réalisables pour renforcer vos muscles cervicaux (4), tel que des mouvements en contractions isométriques (la tête reste immobile) :
En vous servant de vos mains pour immobiliser votre tête, réalisez des petites contractions du cou vers l’avant avec vos mains sur le front pour empêcher de faire bouger votre tête. De la même façon, faites le vers l’arrière, puis en inclinaison droite et en inclinaison gauche. Répétez chaque mouvement une dizaine de fois.
Les contractions isométriques des muscles du cou (5)
Enfin, pratiquer un sport quelconque qui sollicitera l’ensemble de votre corps ne sera que bénéfique pour renforcer les muscles superficiels et profonds du dos et améliorer votre état de santé général.
Conclusion générale sur les maux de dos
Pour en terminer avec cette série d’articles sur les douleurs de dos (lombalgie, dorsalgie, cervicalgie), vous aurez pu constater qu’une ligne directrice nous guide dans le traitement de fond des patients qui est celui de la mobilisation et de la sollicitation du corps. Les douleurs que nous traitons en ostéopathie sont des troubles fonctionnels et ne trouvent pas leur origine dans une maladie. Dans de nombreux cas, le traitement ostéopathique à lui seul ne suffit pas ou sera limité dans le temps. Cela concerne surtout les troubles musculosquelettiques. Pour potentialiser les effets vous devez réapprendre à votre corps à bouger.
Notre mode de vie fait que nous sommes des sédentaires. En ne sollicitant pas votre corps ou votre dos, les muscles se rétractent, deviennent raides, plus faibles, et les douleurs apparaissent. Ajoutez à cela des postures contraignantes et les douleurs apparaîtront et s’entretiendront. Certes vous n’êtes pas malade, mais la santé n’est pas une simple absence de maladie, elle est aussi un état de bien être global. La sédentarité et l’immobilité nuisent à cet état de santé et favorisant l’apparition de douleurs qui peuvent être invalidantes pour de nombreuses personnes.
Guillaume CARA Ostéopathe D.O.
Site web : www.osteopathe-grenoble38.com
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Twitter : https://twitter.com/CaraOsteo
Facebook : https://www.facebook.com/Guillaumecaraosteopathegrenoble
Sources :
(1) : Inserm : épidémiologie descriptive
(3) : Les cervicalgies des textos ou « text neck » (www.irbms.com)
(4) : Mal aux cervicales ? 5 exercices pour les renforcer ! (e-sante.fr)
(5) : Isometric Exercise: Hands on Head (MyHealth.Alberta.ca)
A lire également :
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